Chloroquine et Agences d'Etat contrôlant les médicaments

Philippe Brindet - 04.05.2020

L'avertissement public de la FDA

Pendant l'épidémie de SARS-Cov-2, le 24 avril 2020, la FDA - qui s'occupe de "réguler" l'usage des médicaments sur le territoire américain, et ailleurs - a décidé d'émettre un avertissement ("caution") "contre l'usage de l'hydroxychloroquine ou la chloroquine pour le COVID-19 hors hopital ou essai clinique". L'avertissement de la FDA est accessible à l'url : https://www.fda.gov/drugs/drug-safety-and-availability/fda-cautions-against-use-hydroxychloroquine-or-chloroquine-covid-19-outside-hospital-setting-or.

Cet avis ne semble pas contraignant au sens légal du terme. Cependant, il est clair que, dans le régime assuranciel extrêmement fermé des USA, un tel avertissement peut réduire considérablement la liberté d'action des prescripteurs, qui seraient soucieux de ne pas s'exposer outre mesure au risque d'une plainte pour avoir prescrit de la "chloroquine", "interdite" par la célèbre FDA.

Ce qui est extrêmement criticable de la part de la FDA, c'est qu'elle publie son avertissement sur des rapports simplement évoqués, et dont la source est inconnue. Ces rapports concerneraient de "sérieux problèmes de rythmes cardiaques chez des patients avec COVID-19 et traités avec l'hydroxychloroquine ou la chloroquine, souvent en combinaison avec l'azithromicine et d'autres médicaments prolongeant le QT." Le défaut de références de ces rapports alarmant la FDA semble une manoeuvre pour lui permettre de retirer son avertissement si d'aventure le traitement du COVID-19 avec la chloroquine était un succès. Le défaut de référence de ces sources douteuses ne permet pas de dire que de tels rapports ont exclus que les patients COVID-19 traités à la chloroquine et présentant un trouble cardiaque ne présentaient pas un tel trouble, par exemple non encore diagnostiqué, avant le début du traitement à la chloroquine.

Mais la FDA s'avance encore plus sur le sujet de la chhoroquine. Elle écrit dans ce même avertissement : "Hydroxychloroquine and chloroquine have not been shown to be safe and effective for treating or preventing COVID-19. " Or une telle preuve ne peut en effet être avancée puisque la maladie est apparue en Février 2020 sur le territoire US ou en Europe. Il n'est donc pas matériellement possible que des procédures d'agrément de traitement spécifique du Covid-19 aient été opérées.

Cependant, tout le monde s'accorde à dire que Covid-19 est une maladie à syndrome respiratoire. Or, la chloroquine est une spécialité reconnue pour traiter les maladie à syndrome respiratoires.

Le Washington Post, comme l'ensemble de la presse progressiste - généralement entre les mains des financiers qui possèdent l'industrie de la santé - fait la promotion de l'avertissement de la FDA. Son article https://www.washingtonpost.com/health/2020/04/24/fda-warns-about-hydroxychloroquine-dangers-citing-serious-heart-issues-including-death/ est daté du même jour que l'avis de la FDA. Un tel concours est en faveur d'une entente entre les autorités sanitaires et la presse à leur disposition pour contrer le traitement à la chloroquine. L'effet d'une telle action est de contraindre la population au confinement social et à la mort.

Comme de nombreux médecins traitants le soulignent, il est contraire au serment d'Hippocrate de ne pas donner un traitement à un malade et d'attendre qu'il se trouve en détresse respiratoire pour le placer en assistance endo-trachéale. Si un médecin connait le rôle antiviral et régulateur du système immunitaire de la chloroquine, son devoir est de le donner aux malades Covid-19.

Malheureusement, la logique commerciale qui régente aujourd'hui l'exercice de la médecine est très différente. Covid-19 est une maladie nouvelle parce qu'elle est produite par un coronavirus nouveau SARS-Cov-2, apparu en Chine en Novembre 2019. Il est donc interdit de soigner une telle maladie avec des spécialités pharmaceutiques anciennes, tant qu'une spécialité nouvelle, approuvée par la démarche des essais cliniques contrôlés par les autorités gouvernementales de santé, n'aura pas été développée.

Or, comme le notent de nombreux médecins et soignants, une telle molécule nouvelle ne peut être accessible qu'après un processus très long de développement durant plusieurs années. On sait qu'en France la durée d'obtention d'une AMM d'un médicament nouveau est supérieure à 14 ans. Pour l'obtention d'un vaccin du virus du VIH, cela fait trente ans qu'on attend. Une grande partie du coût et de la durée de développement provient des essais cliniques qui sont fondés sur des mathématiques statistiques complètement erronées ou appliquées en dépit du bon sens. Le "groupe neutre" est la plupart du temps une affabulation, mais c'est un autre sujet.

Or, on sait que de telles méthodes de développement de médicaments sont extraordinairement couteuses. Ainsi plusieurs médicaments - tout aussi improuvés pour le Covid-19 que la chloroquine - sont actuellement imposés aux patients comme le lopavir. Le traitement à la chloroquine coûte environ 20 Euros par patient et par jour. Pour les autres molécules plus récentes, on dépasse les 800 Euros par jour et par patient. Les laboratoires producteurs de ces médicaments ne doivent à aucun prix laisser le traitement à la chloroquine leur faire une concurrence sur les prix.

Pourtant, il est vital pour la santé publique que soit écrasée sans aucun ménagement la formidable inflation du coût des médicaments. On sait que plusieurs traitements de cancer ont augmenté leurs coûts ces dernières années de sorte que ces traitements pourraient à terme devenir indisponibles pour certains patients à l'espérance de vie médiocre parce que la "société" n'aurait pas avantage à les maintenir en vie. La chose n'est pas illusoire puisqu'en Italie on sait que des patients âgés malades du Covid-19 n'ont pas accédé à la respiration artificielle en phase terminale. En France, cela s'est murmuré sans preuve. Mais c'est la France ...

La situation en France

Elle est strictement identique à celle des USA. Ainsi l'ARS - Aquitaine a publié un avertissement contre la chloroquine (https://www.nouvelle-aquitaine.ars.sante.fr/communique-de-presse-coronavirus-point-de-situation-en-nouvelle-aquitaine-du-29032020) en des termes ressemblant à ceux de la FDA, montrant l'identité des sources inconnues qui commandent les alertes des Agences de santé gouvernementales partout en Occident.

Les termes de l'ARS - Aquitaine sont cependant beaucoup plus mesurés que ceux de la FDA américaine. Mais l'ensemble revient au même d'autant que ce communiqué de presse - qui n'a donc aucune force obligatoire pour les médecins - vise l'"automédication" d'une part et fait par ailleurs référence au décret du 25 mars 2020, dans lequel on lit :

Art. 12-2.-Par dérogation à l'article L. 5121-8 du code de la santé publique, l'hydroxychloroquine et l'association lopinavir/ ritonavir peuvent être prescrits, dispensés et administrés sous la responsabilité d'un médecin aux patients atteints par le covid-19, dans les établissements de santé qui les prennent en charge, ainsi que, pour la poursuite de leur traitement si leur état le permet et sur autorisation du prescripteur initial, à domicile.

et un peu plus loin comme s'il fallait verrouiller un "échappatoire" :

« La spécialité pharmaceutique PLAQUENIL © et les préparations à base d'hydroxychloroquine ne peuvent être dispensées par les pharmacies d'officine que dans le cadre d'une prescription initiale émanant exclusivement de spécialistes en rhumatologie, médecine interne, dermatologie, néphrologie, neurologie ou pédiatrie ou dans le cadre d'un renouvellement de prescription émanant de tout médecin.

L'effet de ce décret est d'interdire la prescription de la chloroquine par tout médecin traitant, ce qui fait évidemment perdre une chance de guérison aux patients COVID-19 qui n'accèdent pas à l'hôpital pour des raisons qui leur sont propres.

Mais plus encore que cela, on s'interroge sur la convergence internationale des lobbies du médicament et des Etats qui tentent de protéger leurs intérêts commerciaux en temps d'épidémie.

Une situation qui n'est ni douteuse ni admissible

Si l'on analyse plus finement cette interdiction "mesurée" du traitement à la chloroquine - par exemple, cette interdiction en France n'empêche pas le Pr Raoult de prescrire un traitement à la choloroquine dans son établissement - on peut remarquer que aussi bien la FDA américaine que l'ARS française édictent leur interdiction de la même manière.

L'interdiction du traitement "à la chloroquine" - on préférerait "à la périgourdine" ... - est assortie d'une exception pour le traitement de la malaria, du lupus et de arthrose rhumatoïde (FDA). Mais alors, comment se fait-il que seuls les malades de Covid-19 seraient soumis au "risque d'arythmies" et pas ceux à la malaria et autres ? Serait-ce que cette arythmie serait un effet du COVID-19 et pas de la Chloroquine ?

L'ARS-Aquitaine dans son communiqué de presse voit les choses à l'envers, mais en fait elles reviennent au même. Elle écrit : "L’hydroxychloroquine est indiquée aux personnes souffrant de lupus, de polyarthrite rhumatoïde ou encore, à titre préventif, pour les allergies au soleil (lucite), sur prescription médicale obligatoire uniquement."

On en déduit que le traitement à la chloroquine n'est pas indiqué aux personnes souffrant de Covid-19 à cause du risque d'arythmie, mais à celles souffrant de lupus et consorts qui eux ne risquent donc pas d'arythmies. Pourquoi ?

Il faut savoir s'arrêter de poser des questions et y voir là une manoeuvre des Etats, en accord avec les grands groupes pharmaceutiques développeurs de nouvelles molécules coûteuses et inefficaces, pour empêcher le traitement bon marché et efficace à la chloroquine.

Ajouter à la confusion

Il faut remarquer que ces mesures arbitraires des Etats visent aussi à empêcher l'automédication. Il s'agit là d'un tout autre problème qui s'y trouve mélangé dans une peu subtile opération d'amalgame qui ne fait qu'ajouter à la confusion et à l'obscurité du débat que les Etats et les multinationales du médicament veulent empêcher à tout prix.

Pour ce qui est d'ajouter à la confusion, l'article précité du Washington Post atteint des sommets d'hypocrisie puisque son auteur n'hésite pas à citer le Président Trump et son soutien public au traitement à la chloroquine. Glosant hyperboliquement sur les manoeuvres contre la chloroquine d'un ancien fonctionnaire de la FDA, Bright, le Washington Post n'hésite pas à utiliser Trump comme repoussoir contre le traitement à la chloroquine :

Bright’s statement, nevertheless, has made him a hero among some in the scientific community, who have expressed concern for weeks about the president’s unfounded claims about hydroxychloroquine and chloroquine without evidence. La déclaration de Bright, néanmoins, a fait de lui un héros parmi une fraction de la communauté scientifique, qui a critiqué depuis des semaines les affirmations sans preuve du Président au sujet de l'hydroxychloroquine et de la chloroquine sans aucune évidence.

En manière de conclusion

Espérons que le massacre opéré par SARS-Cov-2 en Occident (trois fois plus de morts que dans les pays du Tiers-Monde !...) obligera un véritable débat et une reddition définitive des comptes dans cette affaire lamentable et scandaleuse de la "santé publique".


Revue Thomas (c) 2020